Docteur Matthieu Julian > Articles > C'est quoi une névrose obsessionnelle ? Un psychologue à Saint-Germain-en-Laye vous explique !

C'est quoi une névrose obsessionnelle ? Un psychologue à Saint-Germain-en-Laye vous explique !

La névrose obsessionnelle se définit par l’association d'une personnalité obsessionnelle et des symptômes obsessionnels qui peuvent être de deux types : La pensée obsédante (obsessions), les rituels et les compulsions. Il y a donc deux catégories de symptômes avec d'un côté des symptômes qui se repèrent au niveau d'une activité psychique et d'un autre côté des symptômes qui font référence à des charges motrices. Le conflit intrapsychique qui caractérise cette névrose trouve une solution par un surinvestissement de la pensée, à l'inverse de l'hystérie où il y a un surinvestissement du corporel.

Les troubles obsessionnels compulsifs touchent 2 à 3% de la population avec une prédominance qui n’est pas spécialisée sexuellement. On sait que 40% des troubles débutent avant l'âge de 20 ans et qu’ils peuvent se manifester à partir de 10 ans. La première consultation survient en général 8 ans après l’apparition des troubles. Ces patients viennent consulter en moyenne à l'âge de 30 ans.

On peut définir le terme « obsession » en disant qu’il s’agit d’idées, d’affects ou d’images qui surviennent de façon parasite dans la pensée. Elles s’imposent de façon répétée et involontaire. Le sujet, comme dans tous les tableaux de névrose, reconnait cette pensée comme la sienne et critique dans ce cas les obsessions qui lui viennent. Il souligne le caractère absurde, pathologique et égodistonique (en contradiction avec le moi).

La lutte anxieuse déclenchée par ces idées tend à envahir l'activité mentale du sujet. Ces sujets sont envahis dans un premier temps de doutes, de ruminations, de rituels de plus en plus envahissants, de pensées magiques. Les obsessions peuvent être la conséquence d'une idée (image mentale qui entraine une rumination permanente), on les appelle les obsessions idéatives (car il s’agit d’images et/ou d’idées).

On peut parler aussi d’obsessions phobiques quand l'obsession se caractérise par la pensée d'une peur d'une maladie ou d'être contaminé mais aussi d’obsessions impulsives quand il y a une peur de commettre un acte répréhensible, agressif ou absurde.

Le thème des obsessions reflète en partie les formations réactionnelles que le sujet développe contre une agressivité inconsciente. Dans les obsessions on retrouve une thématique faisant référence à la morale, ou ayant un caractère religieux, sacré, métaphysique. On peut aussi retrouver des thèmes liés à l'ordre, à la symétrie, à la précision, ainsi que des thèmes faisant référence à la pureté avec ici un souci de protection corporelle (contre bactérie, saleté). La thématique de la souillure est un thème presque toujours présent. Des thématiques obsessionnelles se réfèrent à la sexualité, à l'agressivité ou encore à l'écoulement du temps. Un sujet peut être envahi par plusieurs thèmes. À chacun de ces thèmes correspondent un rituel et une compulsion.

Les obsessions idéatives se caractérisent par des intrusions répétitives d'idées religieuses ou morales, agressives, mais aussi d’images obscènes, dégoutantes ou encore absurdes. Cela pousse le sujet à des interrogations interminables. C'est une rumination sans fin. Ce sont des patients scrupuleux, perfectionnistes, qui peuvent avoir une vie uniquement imaginaire.

On parle d’obsessions phobiques quand il s'agit d'une peur, d’une crainte imaginaire. On retrouve souvent la crainte d'avoir une maladie qui fait référence aux MST. Dans les obsessions phobiques, le sujet ne va pas mettre en place les mêmes conduites d'évitement en comparaison à celles mises en place pour des névroses phobiques. La situation phobogène n'est pas facilement délimitable. Par exemple, la phobie du doute peut entrainer le sujet à douter de la responsabilité de ses actes.

Les obsessions compulsives ont les mêmes caractéristiques que les obsessions vues précédemment mais il s'agit d'actes que le patient pense devoir accomplir. On retrouve le même caractère absurde, ridicule et immoral dans les actes que le sujet s'oblige à exécuter. À part les obsessions impulsives, les actes dans les compulsions et les rituels n'ont pas le même caractère transgressif et dangereux pour le sujet ou pour l'entourage.

Les actes compulsifs sont des actes répétitifs que le sujet s'impose et qu’il se sent obligé d'accomplir. Les thèmes des compulsions sont identiques à ceux des obsessions, ils sont mis en place pour lutter contre des idées obsédantes. Ce qui distingue les compulsions des rituels c'est les vérifications et le caractère élaboré, la complexité.

Dans les rituels et les vérifications, il y a tout un cérémonial qui est mis en place. Ce qui les caractérise, c'est qu'il s'agit à chaque fois de moments simples de la vie quotidienne. Les rituels sont des séquences d'actes rudimentaires qui portent sur des actions quotidiennes telles que l'habillage, la défécation, le coucher, la toilette, la cuisine.

Les rituels peuvent être intériorisés uniquement, comme par exemple effectuer des calculs mentaux en subvocal : arithmomanie. Dans certains cas, il peut s'agir de listes de mots ou de séries d'images mais il faut retenir que la plupart du temps, ces rituels sont extériorisés. Les vérifications ont pour but de contrôler la réalisation ou l'absence de réalisation d'actes élémentaires.

Les éléments psychasthéniques sont des traits de personnalités étudiés par Janet. C'est une forme de fatigue particulière, vécue sur le plan psychique et somatique mais qui résulte directement de facteurs psychologiques et non d'un épuisement somatique. Cette asthénie est intense, par moment presque irréductible, et explique certains comportements tels que le manque de pragmatisme ou la lenteur au réveil.

L’asthénie résulte de plusieurs facteurs :

  • La lutte intérieure intense que le sujet met en place contre les idées obsédantes (lutte obsessionnelle) qui mobilise toute l'attention et l'énergie psychique ;
  • L’ambitendance : ne pas arriver à trancher entre deux décisions, deux motivations, deux désirs. Les sujets n'arrivent pas à effectuer de choix ;
  • La crainte de nouvelles situations qui pourraient remettre en cause l'équilibre pulsionnel et psychique ;

L'asthénie devient la justification de l'incapacité à agir alors que dans un premier temps elle résulte d'une fatigue due à l'énergie mise en place pour lutter contre les idées obsédantes. Dans un second temps, la psychasthénie est mise en avant pour échapper à des situations. Une personne psychasthénique est velléitaire (ces personnes ont des projets divers mais sont incapables de les réaliser), en même temps ces sujets sont aussi abouliques.

Cette psychasthénie s'accompagne de ruminations mentales, de préoccupations introspectives multiples envahissantes mais stériles. Le sujet a conscience de ses troubles, il les analyse avec minutie, il s'observe, se critique et dans la névrose obsessionnelle se juge sans complaisance. Cette conscience critique s'accompagne d'une incapacité totale à agir.

Cette psychasthénie forme la toile de fond de l'activité compulsive. Elle est vécue dans une atmosphère sub-dépressive, ce qui explique pourquoi ce sont des sujets qui ont souvent recours à l'utilisation de psychotropes et autres stimulants. Fortement culpabilisés du fait de la conscience critique, ce sont des sujets qui se reprochent d'être des bons à rien.

Le système compulsif engendre une conduite compulsive. On retrouve des agitations psychomotrices telles que les tics, les stéréotypes des gestes conjuratoires. Parmi les agitations idéoverbales qui sont d'autres conduites faisant parties du système compulsif, on retrouve les ruminations, les litanies (plaintes interminables).

On peut retrouver des conduites de l'ordre des phobies d'impulsion, dans certains cas rares, ces phobies d'impulsion finissent par un passage à l'acte, qui la plupart du temps est symbolique, constituant ainsi un compromis entre obsession et défense. La plupart du temps, la phobie d'impulsion se résout dans une liquidation verbale c'est-à-dire que l'agression passe par les voies orales. Le système compulsif est représenté par les traits suivants : le doute, la contrainte, l'isolation, l'annulation, la toute-puissance du mot, les pensées magiques. Quand on retrouve ces traits sans avoir une présence de symptômes obsessionnels, on parle de névrose de caractère.

Vous souhaitez entreprendre une psychothérapie ou une psychanalyse ? En tant que psychologue clinicien et psychothérapeute, le Docteur Matthieu JILIAN peut vous recevoir au 38 rue des Ursulines à Saint-Germain-en-Laye dans le 78, près de Rueil-Malmaison et de Poissy.

Nous écrire
Les champs indiqués par un astérisque (*) sont obligatoires