Docteur Matthieu Julian > Consultations > Enfants et adolescents > L'examen du langage chez l'enfant à Saint-Germain-en-Laye

L'examen du langage chez l'enfant à Saint-Germain-en-Laye

On peut avoir recours à un bilan de langage pour situer l’enfant dans le cours de son acquisition de la langue, voire à plusieurs bilans successifs pour apprécier s’il y a évolution, et la dynamique de cette évolution. De toute façon, quand il y a dysfonctionnement, le bilan de langage est une démarche de prudence, pour vérifier la qualité de l’équipement, certains troubles afférentiels (comme une hypoacousie) ou efférentiels (comme une dyspraxie bucofaciale) pouvant n’avoir jamais été détectés.

Tout examen de langage se propose d’apprécier la qualité du langage oral ou écrit selon deux modes d’approche complémentaires : d’une part, par l’analyse du langage spontané ; d’autre part, au moyen d’épreuves spécifiques destinées à cerner la nature des difficultés.

HISTORIQUE ET PRÉSENTATION DES TESTS ACTUELS

La difficulté à établir un test spécifique permettant un examen du langage tient à deux facteurs : 1) la rapidité et le processus même d’acquisition sont très variables d’un enfant à l’autre. Dans l’ensemble, l’enfant, en moins de deux ans, passe de l’emploi du mot signal à l’emploi de constructions syntaxiques élaborées et complexes. À défaut de stades, les psycholinguistes s’efforcent de trouver des repères dans cette progression ; 2) d’autre part, le partage à faire entre le niveau mental et le langage (qui est à la fois support et instrument de la pensée et moyen de communiquer cette pensée).

Le premier test de langage établi en langue française, celui de A. Descoeudres (1964), rend patente cette dernière difficulté : tout en étudiant le vocabulaire, les capacités de répétition, il englobe de nombreux items qui relèvent de l’évaluation du niveau intellectuel ou culturel. Ce test est proche des épreuves verbales des tests de niveau mental comme le Binet-Simon ou le Wisc.

Le test de Gesell, celui de Brunet-Lézine, qui sont des tests de développement, comportent à chaque âge quelques items dits de langage en tant qu’acquisitions ; ces quelques items sont trop peu nombreux et par conséquent pas assez fins pour apprécier le développement du langage.

Il existe dans les pays de langue anglaise des tests de langage étalonnés. C’est tests, comme les précédents, dissocient mal le langage et la culture. Les différences de structures des langues rendraient irréalisables une traduction et une adaptation au français.

Actuellement, on se sert dans les pays de langue française de batterie d’épreuves portant sur différents aspects de la parole et du langage.

Il s’agit d’épreuves spécialement mises au point pour tester le langage, indépendamment du niveau intellectuel et des acquis culturels, selon un modèle créé par S.Borel-Maisonny (1960). Elles explorent divers aspects de la parole et du langage (aspects phonologique, morpho-syntaxique, lexical), mais aussi l’aptitude au dialogue, à l’argumentation, à l’organisation du récit. Telles sont les batteries d’épreuves, en langue française, de C. Chevrie-Muller (1981), de G. Dubois (1972).

Standardisées et étalonnées, ces épreuves peuvent constituer une référence jalonnant un certain moment de l’évolution de l’enfant. Mais elles ne sauraient permettre un diagnostic, et elles ne peuvent en aucun cas remplacer le dialogue ou le jeu qui seul permet au clinicien d’apprécier si l’enfant est à l’aise dans la communication en général, et dans la communication verbale en particulier.

Il existe en outre certaines épreuves complémentaires visant à explorer de manière plus systématique l’audition, les gnosies auditives, les praxies buco-faciales, la capacité de rétention auditive, les notions de contraire, de quantité, d’espace, de temps, etc.

Certaines épreuves, plus adaptées à des troubles spécifiques, ont été mises au point dans les consultations spécialisées telles que celles qui s’occupent d’enfants IMC (Tardieu G., 1971), d’aphasiques, de sourds (Sadek-Khalil D., 1982), de déficients mentaux (Brauner A. et F., 1964), de trisomiques (Lambert J.L., 1979).

Pour les enfants ayant des difficultés de langage écrit, on peut utiliser :

Un test de « leximétrie », comme l’Alouette de P. Lefavrais, qui mesure la longueur du texte lu en un temps donné et fait le compte des erreurs ;

Un test de lecture, tel que celui de S. Borel-Maisonny (addenda Girolami-Boulinier), qui consiste à mesurer la vitesse de lecture, à dénombrer et à analyser les erreurs, les hésitations, les pauses, à vérifier et à évaluer la compréhension ;

L’analyse fine des fautes d’orthographe dans un texte spontané ou suggéré et dans une dictée.

Nous écrire
Les champs indiqués par un astérisque (*) sont obligatoires