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Docteur Matthieu JULIAN parle du masochisme dans un colloque à paris

Si jusqu’au XIXème siècle les rythmes individuels, familiaux et sociaux étaient encore plus ou moins liés à l’alternance du jour et de la nuit, les évolutions socio-politiques comme les avancées industrielles et technologiques ont progressivement bouleversé les conceptions et le rapport général au sommeil. De cette évolution est née la chronobiologie, une science contemporaine précieuse pour étudier les raisons, les moyens et les conséquences de la colonisation des nuits par l’humain. On peut ici faire référence à l’ensemble des travaux de Claude Gronfier, chronobiologiste et neurobiologiste, qui depuis 2003 met en évidence l’articulation entre la baisse progressive du temps de sommeil, l’augmentation de la prévalence des troubles du sommeil et les transformations des rythmies individuelles et groupales (que ce soit par des facteurs endogènes ou exogènes). Or, malgré ces mutations dans les rythmes, le sommeil reste un besoin fondamental pour le bon fonctionnement de l’organisme et de la vie psychique, besoin fondamental devant être respecté au niveau du temps et de sa qualité.

Justement, plusieurs études d’épidémiologie soulignent la part significative d’adolescents et de jeunes adultes qui présentent une souffrance liée au sommeil. On peut citer une enquête de la Société Mutualiste des Étudiants de la Région Parisienne (SMEREP, 2018) qui a posé le constat suivant : 60% des étudiants du supérieur et 50% des lycéens déclarent souffrir de troubles du sommeil et surtout d’insomnie. De même, l’enquête de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV, 2018) a apporté des chiffres significatifs, comme le fait que 88% des jeunes (15-24 ans) manquent de sommeil. Puis, en 2019, un rapport de Santé Publique France a montré un déclin majeur du temps de sommeil : il passait pour la première fois en-dessous de sept heures (Leger et al., 2019).
Aujourd’hui, il est alors question de santé publique quand on parle des troubles du sommeil et de l’insomnie, à la fois pour ces données épidémiologiques majeures, mais aussi par rapport à la consommation médicamenteuse et aux dépenses sanitaires que cela engendre, également pour les conséquences métaboliques significatives de ces désorganisations. En effet, à long terme, les risques de l’insomnie pour la santé physiologique, métabolique, coronarienne et thymique sont importants (Buxton et Marcelli, 2010 ; Hein et al., 2019) et s’y associent des effets secondaires diurnes, à court terme, au niveau de symptômes corporels, sociaux et cognitifs (Carskadon, 2011 ; Owens, 2014 ; Metlaine et al., 2019).

L’insomnie est un trouble du sommeil qui s’habille d’une apparente simplicité. Ce qui caractérise l’alternance veille-sommeil et ses pathologies associées semblent être des sujets maîtrisés par la médecine, la neurologie et l’hypnologie, surtout avec les avancées contemporaines en techniques préventives, exploratoires et diagnostiques. Pour autant, on peut dire qu’elle conserve encore et toujours son lot d’impasses, notamment sur l’étiologie multifactorielle de ces troubles et leur prise en charge. En effet, alors que le sujet semble saturé, la clinique avec l’adolescent insomniaque reste difficile, peu consultent leur médecin ou un psychothérapeute et elle est marquée par des symptômes durables et solides, par de la résistance et par une communauté scientifique à bout de souffle. C’est Zara de Saint-Hilaire (2006, p. 97) qui a été la première à constater l’échec des thérapeutiques et la persistance des insomnies au-delà de ces traitements (pharmacologiques ou non). Il y a un autre problème responsable de cette impasse : alors que l’insomnie dans l’organisation adolescente devrait toujours inviter le clinicien à un examen sérieux, elle est pourtant et souvent hâtivement présentée comme une conséquence attendue des écrans, des remaniements propres à cette période de la vie ou encore d’une supposée psychopathologie plus large (...) (...).

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Docteur Matthieu JULIAN est psychologue et psychothérapeute spécialisé dans la prise en charge de patients qui souffrent de troubles du comportement et/ou qui présentent des dépressions sévères avec/sans manifestations anxieuses. N'hésitez pas à le joindre si vous voulez le rencontrer ou pour plus d'informations, au 07 83 81 67 04.
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