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Le suicide de l'enfant et de l'adolescent

Le suicide est la principale cause de décès chez les adolescents après les accidents de la circulation, dont nombreux s’intègrent dans le cadre de « conduites suicidaires ». Il faut distinguer le suicide de l’enfant de celui de l’adolescent, très différents sur de nombreux plans : fréquence, moyens utilisés ou encore signification. On appelle "suicide" la volonté et/ou le désir conscients et délibérés de se donner la mort. La tentative se caractérise par « l’échec » du suicide.

L’étude épidémiologique des suicides à l’adolescence permet de dégager une population à risque. Le taux des tentatives est très élevé et en augmentation constante ces dernières années, mais le taux de mortalité est plus faible que pour les autres tranches d’âge. La récidive est toujours importante (de 30 à 50 % des cas). On note une très grande prédominance des files (deux filles pour un garçon). Sur le plan familial, on constate très fréquemment une famille dissociée, des antécédents familiaux d’alcoolisme, de suicide ou de tentative, des troubles psychiatriques divers, un déracinement. Sur le plan personnel, on note souvent des difficultés scolaires, des troubles caractériels et du comportement, l’utilisation de drogues majeures.

Les moyens les plus utilisés sont, dans l’ordre décroissant : l’absorption orale de médicaments pour les filles, très largement en tête devant la phlébotomie (s’ouvrir les veines), la défenestration, la noyade, la pendaison, la précipitation sous un véhicule, l’utilisation d’une arme à feu.

Dans la majorité des cas, on peut porter un diagnostic psychiatrique précis. Il s’agit le plus souvent de névrose ou de trouble de la personnalité, d’un état dépressif, beaucoup plus rarement de psychose. La signification de la tentative peut être comprise à différents niveaux, pouvant s’interpréter comme une fuite, un deuil, un châtiment, un désir de crime, de vengeance, un appel, un chantage, un sacrifice, un jeu. L’impulsivité et la tendance au passage à l’acte à l’adolescence expliquent, en grande partie, le geste lui-même. La manipulation fréquente de l’idée de mort, la thématique dépressive sont constitutives de cette période.

Le pronostic doit s’évaluer en deux temps : risque de récidive à court terme et à plus long terme. Sur le plan thérapeutique, la seule urgence est celle de l’écoute. L’hospitalisation doit être la plus courte possible, permettant surtout l’entretien d’urgence, le maintien des fonctions vitales, l’évaluation d’une pathologie psychiatrique associée, un premier contact avec une famille souvent mobilisée au moment du passage à l’acte.

Les tentatives de suicide de l’enfant, bien que rares, ne sont pas exceptionnelles. Leur signification est différente selon l’âge en fonction notamment de la maîtrise du concept de mort, qui évolue en quatre phases. Plus l’enfant est jeune, plus on note une surreprésentation des garçons (2 à 3 pour une fille). Plus l’enfant est jeune également, plus le moyen utilisé est violent et traumatique (strangulation, précipitation sous une voiture, noyade). L’intoxication médicamenteuse n’apparaît qu’après 10 ans. L’impulsivité caractérise ces passages à l’acte des situations anodines (mauvaises notes, réprimandes) sont souvent au premier plan. Ailleurs il s’agit d’un appel (enfant étant ou se sentant abandonné, enfant placé…). Un autre motif particulier à l’enfant est le désir d’union magique avec un être qu’il vient de perdre ou croit avoir perdu. L’expérience de perte est en effet fréquente dans le vécu de ces enfants, mais la dépression est loin d’être la règle. Encore plus rares sont les états psychiatriques caractérisés : psychoses, névroses typiques. Le plus souvent on ne retrouve que des traits d’immaturité, de labilité affective et d’impulsivité.

Que vous soyez adultes ou adolescents, si vous rencontrez des pensées suicidaires, ou si vous entendiez un enfant en formuler, n'hésitez jamais à consulter. Le Docteur Matthieu JULIAN - p psychologue - est spécialisé dans la prise en charge des idéations suicidaires et des conduites suicidaires, il saura vous aider. Vous pouvez le joindre 7j/7j et 24h/24h en cas d'urgence. Son secrétariat est ouvert du mardi au vendredi de 12h30 à 20h00 en dehors des urgences et pour convenir d'un rendez-vous. Son cabinet se situe à Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines.
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